J’étais tellement heureuse que ma formation en débosselage soit financée
Elle rêvait de devenir professeur de sport. Pleine d’énergie, excellente nageuse, elle s’imaginait une vie émaillée d’efforts récompensés. Titulaire d’une licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives décrochée en 2006 à la faculté de Nanterre, elle se voit décerner l’année suivante par une école de Limoges son diplôme de maître- nageur.
En 2008, après avoir rencontré son conjoint, elle s’installe au Pays basque où le jeune homme a de solides attaches familiales. Elle enchaîne les vacations de maître-nageur dans des établissements scolaires, mais sans grandes perspectives professionnelles. Deux ans plus tard, à l’occasion d’une visite médicale, son médecin décèle un problème potentiel et lui prescrit une radiographie du dos. « C’est alors que le mal a été diagnostiqué. » Et que sa jeune vie a failli voler en éclats.
« J’ai dû cesser toute activité pendant six mois, parce que je ne pouvais plus me tenir debout. » Stéphanie consulte plusieurs chirurgiens avant qu’un spécialiste décide de l’opérer, à Paris. « J’avais deux chances sur trois de me rétablir. » Huit heures au bloc opératoire. Par bonheur, l’opération est un succès. Reste maintenant à se reconstruire une vie.
Juin 2014 : la Fondation lui permet de suivre une formation en débosselage de carrosseries.
En 2011, à l’issue d’une longue rééducation, elle est embauchée pour une durée déterminée par un préparateur automobile, à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques. Pourquoi ce choix ? « Il fallait que je découvre un nouveau métier, sans préjugé aucun, et que je continue à aller de l’avant. Non que je me serais engagée dans n’importe quelle direction, mais quelque chose m’a plu dans cette activité. Quoi qu’il en soit, l’occasion de poser un pied dans la profession s’est présentée. Je l’ai saisie. »
Titulaire d’un permis de conduire moto, Stéphanie n’a « pas peur des incursions dans des univers réputés masculins » et s’adapte très vite à de nouveaux environnements.
La jeune femme un projet, le débosselage sans peinture de carrosserie. Elle rencontre une assistante sociale qui l’aiguille vers la maison des associations. « C’est là que quelqu’un m’a parlé de la Fondation de la 2ème chance ». Elle a déjà trouvé une formation, à Bordeaux, qui la propulserait à coup sûr vers son objectif. Bien qu’il s’agisse d’un cursus court, le coût en est élevé. « J’ai été reçue par deux représentants de la Fondation au printemps 2014. Le 26 juin, ma demande a été acceptée. J’étais si heureuse ! J’ai donc pu suivre cette formation et me lancer dans la foulée avec le statut d’autoentrepreneur. J’ai réellement pu rebondir grâce à la Fondation. »
Quatre ans plus tard, la société Del’Boss, devenue une SAS en 2017, présente un carnet de rendez-vous bien rempli. En 2015, le conjoint de Stéphanie est même venu l’épauler dans son entreprise. Début 2018, un salarié a été recruté. Le projet à court terme ? « Signer des contrats de marque Del’Boss avec des artisans dans toute la France. » À l’évidence, Stéphanie en a sous le pied.