J’avais besoin d’aide pour ma ferme écologique
Le Beaucet, une petite commune sur les contreforts des Monts du Vaucluse. À l’écart du village, sur un terrain d’un hectare, la ferme écologique de Marcella, protégée par quelques rideaux végétaux, apparaît comme une oasis surgie d’un univers minéral
La maîtresse des lieux s’y est quelque peu retirée du monde afin d’y vivre en plein accord avec ses aspirations profondes. La nature, ici, est respectée. L’eau de la maison vient du sol, extraite à 128 mètres de profondeur. Les eaux usées sont recyclées sur place. L’électricité ? Elle est d’origine solaire, à 100 %. La maison, avec ses murs de terre, de paille et de chaux, coiffée de tuiles traditionnelles, ne doit rien à des matériaux d’origine industrielle. « J’ai ouvert le chantier en 1999 », se souvient Marcella, qui l’a construite de ses mains. C’était huit ans après son arrivée en France, après qu’elle eut quitté Cologne, en Allemagne, où elle administrait un théâtre indépendant. « Au moment de la réunification de l’Allemagne, les subventions aux associations culturelles comme la nôtre ont été supprimées. J’avais un projet, à l’époque, qui visait à accueillir des troupes de théâtre, entre Cologne et Avignon, pendant le festival », raconte-t-elle.
Printemps 2003 : obtient le soutien de la Fondation pour la création de sa ferme écologique.
Déjà précaire, sa situation professionnelle s’en trouve bouleversée. Elle décide alors de s’installer en France, dans le Vaucluse, où elle élèvera jusqu’à 400 moutons. Pendant cette période, elle se blesse sérieusement. Il lui faut donc changer de métier.
C’est à ce moment-là qu’elle imagine la création d’une ferme écologique : elle y cultivera des plantes aromatiques et médicinales, et utilisera de l’huile d’olive biologique pour préparer des huiles et crèmes florales. Elle achète son terrain en 1997, y vit tout d’abord dans une modeste maisonnette en bois, avant de construire sa demeure actuelle. Inscrite à la chambre d’agriculture en 2002, elle travaille dès lors sans relâche à la culture de ses plantations.
J’ai eu besoin d’aide pour financer, notamment, une pompe à eau électrique.
Elle se tourne alors vers la Fondation de la 2ème chance. L’aide obtenue se concrétise au printemps 2003. La Ferme des 7 Soleils peut ainsi disposer d’un fonds de roulement pour acheter l’huile d’olive, les pots et les flacons, les étiquettes en papier recyclé destinées aux produits mis en vente. Sans oublier la fameuse pompe à eau.
Marcella, aujourd’hui, poursuit son activité. Son prochain projet ? « Aménager la ferme pour y recevoir des personnes à mobilité réduite. » Tout, chez elle, est décidément une question de nature.