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Quelqu’un s’est enfin intéressé à mon sort
Catégorie
Formation qualifiante

Quelqu’un s’est enfin intéressé à mon sort

Description
À 18 ans, Jason n’avait plus goût à la vie. C’est alors qu’il s’adresse à la Fondation, quitte Saint-Nazaire pour Paris, et sa dépression pour assouvir sa passion. Après sa formation, tout s’enchaîne, reprend du sens, celui de l’humour.
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À bien considérer son passé, plutôt mouvementé, Jason estime qu’il n’est pas à plaindre. Il se souvient de son enfance encore proche, qu’il qualifie d’heureuse. Après tout, il n’a que 23 ans. À l’époque, pourtant, rien ne fonctionne vraiment puisque l’atmosphère familiale se dérègle, se dégrade rapidement, au point que ses parents se séparent. Intervient, en outre, le décès de son père.

Le visage de Jason se crispe quelque peu à l’évocation de cette disparition qu’il évite de commenter, par pudeur. Il a alors 18 ans, l’âge légal, celui aussi de l’aventure, de l’espoir. Il quitte le foyer familial et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), son bac littéraire en poche. Mais comment réussir quand on ne possède que des rêves, une ambition solidement chevillée à l’esprit, mais pas d’argent devant soi ? Jason hausse les épaules car il croit en sa bonne étoile. Il le peut.

Sa première chance, il la doit aux cours de théâtre qu’il a suivis de la seconde à la terminale, puis à Nantes. Il a la vocation, il le sent. De plus, on le lui dit, on l’encourage. Il ne cesse de vouloir bouger, évoluer. Il multiplie les activités qui exigent de l’enthousiasme et de l’énergie. Hélas, la pile Jason faiblit. La dépression guette, qui pourrait saper son ultime résistance si ne se présentait in extremis une opportunité inattendue, une autre chance. Grâce à une assistante sociale en relation avec sa mère, Jason découvre la Fondation de la 2ème chance.

Septembre 2013 : obtient le soutien de la Fondation pour sa formation théâtrale.

Il redécouvre aussi des évidences : il est jeune, il est motivé, il a un projet et, par-dessus tout, on le soutient, on le stimule et on croit en lui. Cette fois, la Fondation est sa bonne étoile. Le parrainage n’y est pas un vain mot. Un sang nouveau coulerait-il dans ses veines ? Non, il s’agit seulement du sien mais revigoré par quelques conseils sages et bienveillants. Car, dans l’intervention de la Fondation, ce n’est pas l’aide financière seule qui importe mais aussi l’accompagnement discret et efficace qui permet de la gérer au mieux et de lui donner un sens pratique.

Même si je n’avais pas été retenu comme lauréat, je me sentais tout de même encouragé car quelqu’un s’était intéressé à mon sort, à mon cas et l’avait étudié. De toutes les façons, l’intervention de la Fondation dans ma vie, au stade incertain où je me trouvais alors, était favorable. Je considère que la persévérance dans mon métier d’artiste – dont je peux vous affirmer qu’il n’est pas toujours facile, mais que j’aime – est une manière très personnelle de remercier ces hommes et ces femmes qui m’ont aidé et qui demeurent présents si cela s’avère nécessaire.

Jason rêve de partir à Paris, de suivre la formation dispensée par le théâtre Le Bout, à Pigalle, une véritable école du one-man-show » : la Fondation va le lui permettre, deux années d’affilée, à partir de la fin 2013. Il a tout juste 19 ans. « Depuis, tout s’est enchaîné », lance-t-il. Jason a rebondi, et ce rebond l’a conduit sur scène. Au Grand Point-Virgule dans une pièce de théâtre. À la Comédie des 3 bornes pour y jouer le one-man-show qu’il a lui-même écrit, précisément au cours de ses deux années de formation au théâtre. Et d’autres projets s’annoncent déjà.

Jason parle, se raconte simplement et sourit encore. Lui, l’artiste, n’est pas cabotin, enfin pas trop. Il aime son métier et il aime faire rire. Il a appris à garder la tête froide. Il se dit au service de l’humour et du public, des autres, surtout depuis qu’il connaît « ceux » de la Fondation, comme il les appelle avec une certaine affection. L’humour est une forme de thérapie qui l’a ragaillardi. Il sent également que notre époque en a besoin. Désormais, sa façon à lui de tendre la main, à son tour, c’est d’avoir le mot pour rire.

 

Un projet ? Une question ?