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Projet 5
Catégorie
Création et reprise d'entreprise

Même si mon projet était atypique, j’ai été entendue

Description
C’est un point de broderie très particulier, mis en œuvre dans la célèbre tapisserie de Bayeux, qui a guidé la vie professionnelle de Chantal. Soutenue par la Fondation quand elle n’avait plus rien, voici dix-sept ans, elle fabrique et vend ses créations aujourd’hui dans le monde entier.
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Chantal est passionnée par son métier. Elle l’aime et elle en parle bien. Maître artisan d’art, elle a appris une technique de broderie particulière, et même « unique en son genre », alors qu’elle était salariée d’une association de Bayeux qui utilisait ladite technique et s’efforçait de la faire connaître.

« Ce savoir-faire reprend celui qui a été utilisé au XIe siècle pour créer la célèbre tapisserie de Bayeux », explique-t-elle. Tout en précisant qu’il serait préférable, en l’espèce, parler de « broderie », et non de « tapisserie ». En 2001, la dissolution de l’association l’amène à relever un défi : œuvrer elle-même à la préservation de ce savoir-faire, l’enseigner à d’autres et le faire rayonner aussi loin et aussi longtemps que possible.
 

Juin 2001 : la Fondation la soutient pour la création de son entreprise de fabrication et de vente de broderies, ainsi que de kits à broder.

Pour se lancer dans cette entreprise, elle bénéficie du soutien de la chambre de commerce et d’industrie ainsi que d’une association d’entraide intergénérationnelle. « C’est à cette période que j’ai été mise en relation avec la Fondation de la 2ème chance, raconte Chantal. Car l’appui financer dont j’avais besoin pour démarrer pouvait difficilement venir d’une banque. Il est vrai qu’il s’agit d’une activité atypique. » Atypique, certes, mais dont elle a déjà acquis l’expérience et en laquelle elle croit véritablement.

J’ai dû expliquer mon projet, le défendre. J’ai été entendue.

À l’époque, elle élève seule son fils âgé d’une dizaine d’années. Elle doit à la fois veiller sur lui et leur tisser un avenir. « Par bonheur, mon fils m’a accompagnée dans ce projet. Il m’a soutenue et surtout pas freinée. ».

Avec une remarquable sagacité, dès 2001, elle mise sur Internet pour communiquer (www.bayeux-broderie.com). Très tôt, elle propose ses créations à la vente par ce canal. Grâce à la Fondation et à un prêt à taux zéro obtenu par ailleurs, elle peut acquérir le matériel informatique, créer son site, acheter les fournitures et les indispensables matériaux destinés à être transformés en œuvre d’art.

Sa clientèle, dix-sept ans plus tard, vient aussi bien de France que de Grande-Bretagne, d’Amérique du Nord, d’Australie ou de Nouvelle-Zélande. Elle enseigne cette technique dans le cadre de stages courts, à des professionnels comme à des particuliers, y compris à des artistes du monde du textile. Grâce à un partenariat noué avec le musée de la Tapisserie de Bayeux, elle reçoit également des visiteurs désireux d’en apprendre plus sur un point de broderie encore trop peu connu. À près de 57 ans, Chantal éprouve toujours la même joie à promouvoir ce « patrimoine vivant ». Elle songe cependant à transmettre le flambeau, dans quelques années, à une personne aussi motivée qu’elle. « J’ai fait ma part, et d’autres initiatives restent à prendre pour que rayonne plus encore ce savoir-faire », confie celle qui aura voué une bonne partie de sa vie à la préservation d’un art millénaire.

Un projet ? Une question ?